Le Home Cinéma ça ne marche pas (part 7)

Les projecteurs DLP

dlp-technology-art7.jpg

Le D de DLP signifie “Digital”, comme dans Digital Light Processor, c’est à dire numérique en Français. Ce sont des projecteurs à matrice fixe, dite DMD , constituée de micro-miroirs oscillants. Une lampe projette de la lumière sur un miroir qui la réfléchit dans une direction ou dans une autre alternativement suivant sa position angulaire, son “état”.
Un état du miroir renvoie la lumière dans un chemin optique qui aboutit à la lentille de sortie du projecteur, dans l’autre état, la lumière est dirigée vers un absorbant noir, et rien ne passe (en théorie) dans le chemin optique.
On voit qu’il s’agit d’un concept entièrement numérique, puisqu’on re-crée une image à partir d’une séquence binaire de deux états (“on/off”). L’appellation est donc bien contrôlée. Comme l’oeil est un organe plutôt lent, on l’a déjà vu avec les tri-tubes, si le miroir oscille à toute vitesse entre ses deux états, le pixel projeté sera gris.
Maintenant, il est possible que dans un temps donné, le miroir soit plus souvent dans l’état où il renvoie la lumière vers le chemin optique que vers l’absorbant noir. Ou l’inverse. Dans ce cas, le pixel est d’un gris plus clair ou plus foncé.

dlp-technology-art7.jpg

Si le miroir reste quelque temps “passant”, le pixel sera blanc pendant ce temps. S’il est au contraire “obturant”, le pixel sera noir.
En commandant par le signal vidéo (numérique, of course) la position du miroir, on crée un niveau de gris. Et Voilà!
Pour la couleur, il existe deux solutions: La première consiste à utiliser trois matrices, à interposer un filtre de couleur, rouge, vert, bleu respectivement affecté à chaque matrice, et à superposer les trois flux lumineux à l’aide d’un prisme optique.
Plus complexe dans son principe, mais moins coûteuse en fabrication, une autre technique consiste à utiliser une seule matrice et à faire défiler trois filtres rouge, vert, bleu à toute vitesse sur le chemin optique. Une roue à trois segments constitués des filtres des trois couleurs est ainsi interposée dans le trajet de la lumière. Pendant le temps (très, très court!) ou une une couleur donnée affecte la lumière, chaque miroir de la matrice affecte le niveau de gris qui correspond à cette couleur pour le pixel concerné. Puis on passe à la couleur suivante, et ainsi de suite…
En principe, çà fonctionne bien, mais en pratique, certains yeux sont plus rapides que d’autres et décèlent non des décompositions de couleurs, mais des couleurs qui n’ont pas le temps de se recomposer (ce qui se perçoit de la même manière, comme des arc-en-ciels).
La parade a été trouvée et appliquée sur les modèles plus récentsde DLP: on utilise une roue à 6 segments de 2 fois les trois couleurs primaires, et on la fait tourner 2 fois plus vite.

Cette technologie n’impose pas de limite théorique à la qualité de l’image: On doit pouvoir produire un noir absolu, comme un blanc absolu. La résolution dépend du nombre de pixels que le fabricant de la puce (Texas Instruments) réussit à caser dans la matrice (c’est en hausse), et l’élimination des effets arc-en-ciel ne dépend que de la vitesse de défilement des couleurs pour les appareils à une seule matrice.

En pratique, tout ne va pas aussi bien.
Le chemin du flux lumineux n’est pas aussi étanche qu’il le devrait, et les pixels voisins ont tendance à se polluer: un pixel noir placé à côté d’un pixel blanc va échanger un peu de son niveau avec son voisin, qui lui rend la pareille…
De plus, toute cette technologie dépend d’une parfaite synchronisation, sinon, bonjour les artefacts… Je me souviens d’un DLP visionné en 1997 qui surlignait les contours en mouvements lents d’une superbe bordure scintillante, genre strass et paillettes du plus bel effet.
C’était Noël tous les jours!

Depuis, les fabricants et TI ont mis des bouchées doubles, et si la perfection théorique n’est pas (encore?) atteinte, on obtient des images tout à fait regardables, comparables à celles d’un tri-tubes de 7 pouces, voire meilleures si le réglage de ce dernier n’est pas parfait (ce qui est souvent le cas).
Les performances sont au rendez-vous, avec des taux de contrastes dépassant 1500:1 (mesurés, il ne s’agit pas uniquement des fanfaronnades écrites sur la doc par le département marketing, qui vont encore plus loin), des luminosités largement suffisantes et des résolutions allant jusqu’au WXGA.

Enfin, pour à peine plus cher qu’un LCD, le DLP offre les mêmes avantages ergonomiques: encombrement réduit, zoom, facilité de mise en oeuvre et réglages enfantins.

Le vrai problème avec les DLP, c’est que dans 6 mois toutes les machines aujourd’hui en service seront dépassées et même ringardisées par la dernière génération.
Il en est de même pour votre ordinateur, c’est beau le progrès.


Articles liés



© 1999-2024 SENTICOM

CONTACTFICHES PRODUITSRSS