Le Home Cinéma ça ne marche pas (part 2)

D.I.Y. (Do It Yourself)

Quelques temps après… Vous avez fini par recevoir tous les composants de votre installation, enfin ! Vous en profité pour vous libérer un week-end, pour procéder à l’installation. Vous retroussez les manches, et c’est parti…

Bon, comme la coutume l’exige, vous allez rencontrer la loi de Murphy, vous savez, celle qu’on surnomme aussi la “loi de l’emmerdement maximum”.
Vous commencez par décider de l’emplacement des différents composants dans votre pièce, parfois au prix de délicates négociations avec votre douce moitié. Vous sortez de la cave tout l’outillage dont vous pensez avoir besoin, commencez à percer, placer des chevilles, poser des goulottes, puis… les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Il faut improviser, contourner des obstacles, bref, rien d’insurmontable, en réalité, puisque l’installation prend beaucoup plus de temps que vous n’auriez imaginé.

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Arrive la fin du week-end, et le premier appareil n’est pas encore déballé du carton. Le living-room ressemble à un chantier, et votre moitié, un peu moins douce, se montre comminatoire quand elle vous explique qu’il faut ranger tous les outils et remettre un peu d’ordre dans la pièce au moins jusqu’au prochain week-end.
Vous patientez une longue semaine avant de pouvoir reprendre vos chers travaux. Entre temps, vous allez vous procurer tous les câbles nécessaires au raccordement des différents appareils.
Là, la terre s’ouvre sous vos pieds : vous découvrez avec horreur que les nombreux standards audio et vidéo correspondent chacun à un type de câble différent. Il va falloir faire des choix de standards et de câbles en même temps, sans vraiment avoir compris les tenants et aboutissants.

Vous replongez dans la lecture de vos magazines, cette fois aux rubriques d’informations techniques, évitant sagement les bancs d’essais. Quand vous pensez avoir, à peu de choses près compris, c’est dimanche après-midi, et il vous est impossible d’aller acheter des câbles.
Tiens, concernant le déballage dans le salon, votre épouse vous souligne qu’elle a été extrêmement patiente… Jusque là !
Une semaine passe… Le samedi matin, vous courez chez le premier revendeur d’Audio/Vidéo ouvert avec votre liste de câbles. Le vendeur vous accueille avec un air sceptique : “Un câble YUV de 10 m, et un câble S-vidéo de 10m !? Mais mon pauvre Monsieur, je ne sais pas ce qui restera de votre signal vidéo après 10m ! Moi, ce genre de câble, je n’en vends pas au-delà de 3m”.
Dans ce cas, soit ce vendeur ne connaît rien à la vidéo, soit il n’a que des câbles de 3m en stock et gère au mieux ses intérêts, ndlr.
Déstabilisé par l’aplomb de votre interlocuteur, vous remettez en question l’implantation physique de votre installation. Impossible de déplacer le projecteur, donc il faut rapprocher l’amplificateur et les sources (DVD, Décodeur satellite, le magnétoscope). Tout va donc devoir être au plus près du projecteur, c’est à dire au milieu du mur ou aucun meuble n’était prévu.
Vous refaites mentalement toute l’implantation, en urgence. Aimable, le vendeur cherche à vous aider. Il vous fait remarquer qu’avec la “nouvelle” implantation, la longueur des câbles allant de l’amplificateur aux enceintes principales sera bien trop longue, entraînant une résistance parasite excessive. Sauf si on utilise du câble Blue Golden Hawk MK 12, évidemment…
Le petit détail est que ce câble est vendu au prix de 140 Euros/m, et que la distance ampli/enceintes frontales (augmentée du fait de votre nouvelle implantation) implique 27 m de ce cher câble. En ajoutant le prix de tous les autres câbles, vous arrivez à un total dépassant 5000 Euros, ce qui explose totalement votre budget. Vous dites au vendeur que vous allez réfléchir, et quittez le lieu avec un nuage noir, pluvieux et orageux dans la tête.

Il va falloir maintenant vous renseigner sur les câbles, les standards audio analogiques, numériques, vidéo. Consolez-vous, sans le savoir, vous avez évité le pire ! En effet, le pire eût été d’écouter le vendeur incompétent, de dépenser une somme équivalent au tiers du budget de votre installation pour finir par placer un rack d’appareils audio vidéo à un endroit qui dérange franchement dans votre salon, et déclenchant ainsi un conflit familial sans précédent…

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Quelques mois plus tard, votre système est installé, raccordé, et tous les appareils fonctionnent. Ouf ! Votre épouse est au bord de la crise de nerfs mais çà va aller mieux, et votre moral revient.
Les enceintes principales encadrent l’écran, un peu à l’écart des bords pour préserver l’angle d’écoute de 60°, l’enceinte centrale est sous l’écran, sur un support, les enceintes arrières respectivement sur une étagère de la bibliothèque et sur la table basse du téléphone, quant au subwoofer, il est derrière le canapé. Une niche à côté de la cheminée a reçu deux petites étagères pour recevoir les sources et l’ampli –vous avez d’ailleurs beaucoup galéré pour tout raccorder, l’arrière des appareils étant peu accessible- et finalement tout est branché.
Il reste juste à peaufiner quelques réglages, et vous aurez un Home Cinema fin prêt à fonctionner.
Le réglage du vidéoprojecteur semble aussi simple que celui d’un téléviseur, il s’agit d’un LCD . Vous poussez le niveau de contraste, pour avoir une image qui “claque” bien, vous poussez la netteté parce que vous n’aimez pas que ce soit flou, vous baissez la saturation parce que ce n’est jamais bon de saturer un appareil, vous zappez le Keystone parce que vous ne savez pas ce que c’est, puis vous commutez en 16/9. Voilà !

Il faut ensuite configurer le processeur/amplificateur en fonction des enceintes. Le problème, c’est que le mode d’emploi étant écrit dans un charabia pseudo-français est franchement incompréhensible.

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Retour aux magazines. Là, rien… pas une ligne sur les indications figurant au dos de votre ampli-préampli-processeur-tuner. Vous trouvez des commandes permettant de choisir une fréquence de coupure du subwoofer, une fonction “Cinema Re-Eq”, un réglage de niveau “LFE-MIX”, et évidemment une fonction “Speaker Setup” vous proposant des commutations “Off / Large / Small” pour chaque canal, une indication de distance des haut-parleurs indiquée en “ms” (distance par rapport à quoi, au fait ?).
D’autres fonctions compliquent un peu le tableau, avec une sélection de sources et une sélection de formats audio affectés à chacune des sources ; puis une sélection de modes dits “DSP” portant de jolis noms comme “Arena” " Jazz club" “Concert Hall” “Church”, ce qui est évocateur puisque vous parlez anglais, mais ne vous indique pas lequel choisir….

Bon, le mieux c’est peut-être de mettre un DVD, et de voir ce qui se passe.

Quelques jours plus tard, vous avez enfin une image de proportion normale (vous avez découvert la fonction 16/9 dans le menu “Setup” du DVD), vous avez du son qui sort (pas toujours de toutes les enceintes, mais çà dépend aussi du DVD), et fier de vous, vous faites admirer à votre famille la première projection sur grand écran.

Il est bien possible qu’au fil des mois, vous recommenciez de plus en plus souvent à regarder la télé…


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