Le Home Cinéma ça ne marche pas (part 6)

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et toute cette sorte de choses…

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J’adore ce mot, «receiver» : il rassemble tout ce qui prend, en français, à peu près trois lignes d’écriture.
La tâche de cet appareil est extrêmement vaste, puisqu’il doit rassembler les connections d’à peu-près tous les autres appareils d’une installation. Plus encore, il sert d’interface avec l’humain, puisqu’il comporte toutes les commandes d’usage courant.
Ce n’est rien de moins qu’un amplificateur à 5, 6 ou 7 canaux, un préamplificateur capable de commuter une dizaine de sources différentes selon 3 formats vidéo et 4 formats audio, de recevoir la bande FM, de configurer de différentes façons les enceintes et caissons de basses. Certains y ajoutent des fonctions multirooms et encore quelques perfectionnements.
L’engouement du public pour le Home Cinema a permis aux industriels d’investir massivement dans ce genre d’appareil, et d’en abaisser le coût de façon spectaculaire au cours de ces dernières années.Ceci semble avoir permis de mettre ces appareils sur le marché à des prix très abordables.
Pourtant, celà n’explique pas tout…

Prenons un amplificateur de puissance stéréo traditionnel de la haute fidélité, capable de fournir, disons 100 Watts par canal dans 8 Ohms. Ceci ne comprend pas le préamplificateur, je parle ici d’éléments séparés. On considère typiquement qu’il est raisonnable qu’un appareil de ce type se vende entre 1000 et 2000 Euros.
Un «receiver» fournissant une puissance équivalente sur 7 canaux et comportant toutes les fonctions énumérées précédemment ne dépasse pas, typiquement, 1000 Euros.
Cherchez l’erreur…
La réponse est facile à trouver : Connectez un préampli stéréo de qualité, suivi d’un ampli de qualité à vos enceintes, et écoutez un CD. Recommencez l’expérience avec un « receiver » commuté sur l’entrée CD analogique. La différence est confondante ( Si elle ne l’est pas, concentrez vous et essayez à nouveau).
D’ailleurs, si vous regardez tout simplement les performances annoncées par les constructeurs ou les bancs d’essais, vous découvrirez que les chiffres de rapport signal/bruit ou de distorsion de la plupart des « receivers » aux prix si alléchants se comparent à peine à ceux du bas de gamme de
la Hi-Fi d’il y a 40 ans.
Bien sûr j’entends déjà dire que les chiffres mesurés ne sont pas vraiment significatifs, que seule l’écoute peut déterminer la qualité d’un appareil, etc… Oui, c’est vrai quand les chiffres en question sont tous aussi excellents, mais quid quand ils ne sont pas très bons ?
En fait, tant l’écoute attentive de ces maillons que leurs performances mesurables révèlent les immenses concessions faites au coût de fabrication lors de leur conception. Il n’est pas (encore) véritablement possible de réaliser un produit destiné à la diffusion de masse, qui réunisse les performances du très haut de gamme, les prix du très bas de gamme, et l’intégralité des fonctions que l’on attend d’un « receiver », avec en prime une ergonomie conviviale et intuitive.
Si vous voulez le beurre, l’argent du beurre, et puis quoi encore… Il faudra attendre un peu. Faut-il pour autant jeter les «receivers» de prix abordables à la poubelle ?
Non, ce n’est pas du tout l’objet. De tels produits doivent s’acheter en connaissance de cause : Ils ne sont pas du tout destinés aux audiophiles, mais ils offrent des fonctions nécessaires dans un système pour un prix exceptionnellement abordable. En fait, ils permettent à certains d’acquérir un vrai Home Cinema au lieu de se contenter d’un téléviseur, et en ce sens le rapport plaisir/prix est optimum.
Il faut aussi garder présent à l’esprit, que la qualité du spectacle offert par le cinéma dépend beaucoup plus de sa crédibilité globale que des qualités individuelles du son et de l’image, n’en déplaise aux puristes. Cette crédibilité est avant tout affaire de cohérence, et c’est le manque de cohérence qui est à l’origine de la plupart des déceptions en Home Cinema (nous en reparlerons plus loin). Cela dit, l’amélioration du son comme de l’image sont toujours gratifiants. Simplement, il est préférable de ne pas les considérer comme une fin en soi.

Puisqu’on parle de qualité d’image, comment se comportent les «receivers», justement ?
Bien différemment d’un modèle à un autre. Mais il existe un moyen très simple de s’affranchir des éventuelles pertes de qualité : Il suffit de sélectionner deux ou trois sources préférées directement au projecteur, en faisant la liaison au standard le plus favorable disponible. Ensuite, vous reliez toutes les autres sources suivant le meilleur standard commun disponible au « receiver », et connectez la sortie «monitor» de celui-ci selon ce standard au projecteur.
Par exemple, connectez votre lecteur de DVD en YUV au projecteur, votre décodeur satellite en S-Video, toutes les autres sources en S-Video au « receiver » et celui-ci en S-video au projecteur. Ainsi, vous privilégiez la qualité vidéo de deux sources, les affranchissant de l’électronique du « receiver ».


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