Le Home Cinéma ça ne marche pas (part 5)

Le choix final

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Avec ce seul critère de niveau sonore, on a déjà éliminé plus de 90% des enceintes Hi-Fi du marché. Fort heureusement, la plupart des enceintes à haut rendement procurent une bonne intelligibilité, et sont bien plus nombreuses à passer avec succès le test de la voix " live " que celles à faible rendement. Ce deuxième critère limite à nouveau le choix.
Quand il ne vous restera plus qu’à choisir entre une demi-douzaine d’enceintes, le budget et l’encombrement vous guideront immédiatement vers le modèle qu’il vous faut.
Dans ce dernier éliminatoire, faites participer activement votre épouse, petite amie ou co-locataire, sinon vous risquez d’en assumer les conséquences au delà de vos espérances…

Le “top” : la multi-amplification (to bi – or not to bi -, that is the question)

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Sur les avantages de la multi-amplification, tout le monde est unanime : c’est mieux, mais c’est plus cher…
Le problème, c’est que bi-ou multi-amplification ne signifie pas du tout la même chose pour tous !
Il y a grosso modo deux façons d’approcher la bi-amplification :
La première consiste, une fois les enceintes positionnées sur des pointes aussi acérées que les dents de leur fabricant, une fois les quadruple câbles de Perlimpinpin aussi gros que des tuyaux d’arrosage connectés en mode bi-câblage (ce qui suppose que le filtre passif est de type parallèle avec masses séparées. Exit, donc, les filtres séries qui donnent des résultats audibles nettement supérieurs), une fois qu’on a encore beaucoup d’argent et qu’on ne sait pas comment le dépenser, alors on double les amplis, on en utilise un pour les basses et l’autre pour les aiguës. Et voilà.
L’avantage, quand-même, est que l’ampli ne voit qu’une partie de l’énergie du signal. Il sera donc moins sollicité, et restera plus loin de sa puissance maximum, c’est à dire de son seuil de distorsion. On aurait pu obtenir le même résultat avec un ampli un peu (50%) plus puissant, ce qui eût coûté moins cher…
Ce qui est dommage avec cette approche typiquement audiophile, c’est qu’on consacre le budget de doublement des amplis à une amélioration subtile, alors qu’on passe à côté de quelque chose de bine plus fondamental : L’élimination du filtre passif, cause de toutes les nuisances dans la reproduction du son !
-La deuxième est l’approche classique de tous les professionnels du son : La bi
ou multi- amplification (suivant le nombre de voies) permet de supprimer la cause principale des pollutions sonores affectant le comportement des haut-parleurs : le filtre passif.
Il faut savoir que le filtre passif a cette horripilante habitude de mettre en série des composants réactifs, tels que selfs et condensateurs, avec les haut-parleurs. Le résultat est que les imperfections notoires de ces composants s’interposent avec des valeurs non-négligeables entre l’amplificateur et le haut-parleur. Ces imperfections sont des résistances, réactances, capacitances parasites ou voulues largement supérieures (de l’ordre de 100 à 10 000 fois supérieures) aux imperfections que l’on attribue aux câbles.
A ce propos, l’écoute comparative des câbles peut avoir un sens dans le cas évidemment favorable d’une multi-amplification avec filtrage actif. Si un filtre passif reste interposé entre l’amplificateur et le haut-parleur, l’influence du câble porte un joli nom en anglais : “Bullshit”, ou la course 100 m départ arrêté où les concurrents se sont préalablement tiré une balle dans le pied !

Revenons au concept du filtre actif : On filtre dans ce cas en amont, avec un filtre électronique qui sépare les fréquences dans le signal alimentant chaque amplificateur.
Le surcoût dû au filtre actif est réel, mais généralement moins important que le budget de doublement des amplificateurs. Les amplificateurs étant par ailleurs beaucoup moins sollicités tant en bande passante qu’en impédance (qui est dans ce cas celle des simples haut-parleurs, donc une charge " facile "), il est possible de se contenter de modèles moins onéreux que dans le cas de l’amplification large-bande.
Le résultat est généralement spectaculaire : la même enceinte en filtrage actif et en filtrage passif est méconnaissable (auditivement, s’entend. En la regardant, on la reconnaît tout de suite). Notons au passage que la vaste majorité des enceintes acoustiques des studios d’enregistrement sont filtrées en mode actif, souvent numérique.
Les filtres actifs sont des appareils fonctionnant au niveau ligne, c’est à dire comme des préamplificateurs. Ils sont soit analogiques, soit numériques, et soit réglables, soit verrouillés.
Les filtres actifs analogiques réglables doivent impérativement être pré-réglés par le constructeur des enceintes, l’utilisateur ne disposant pas des outils de mesure ni des connaissances acoustiques lui permettant simplement de comprendre les implications des réglages qu’il pourrait faire.
C’est pour cette raison que de tels filtres sont très peu utilisables pour des enceintes destinées au grand public : La tentation est trop forte pour l’utilisateur – ou même pour l’installateur – de bidouiller ses propres réglages, sans disposer des instruments de mesure nécessaires… Les filtres analogiques non-réglables, paramétrés en usine par le constructeur, constituent une des meilleures solutions lorsqu’ils sont de bonne qualité. Peu coûteux, ils intègrent les paramètres de l’enceinte et des composants individuels.
Les filtres numériques sont plus coûteux que les modèles analogiques. Cependant, ils offrent des performances exceptionnelles, et des possibilités de réglage de paramètres inaccessibles en analogique : lignes de retard, multiples égalisations paramétriques, choix des fonctions de filtrage…
De plus, ils comportent tous une fonction de verrouillage avec un mot de passe qui peut être défini et connu par le seul constructeur. Inégaux par leur qualité, certains filtres numériques représentent quand même ce qui se fait de mieux pour faire fonctionner une enceinte acoustique.

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Tout çà pour dire : si vous avez un gros budget, vous pouvez obtenir de grosses satisfactions. Alors, ne vous laissez pas embarquer dans des dépenses procurant des résultats qui sont loin d’être flagrants.
D’une manière générale, les solutions en multi-amplification sont les lus onéreuses et de loin offrant les meilleurs résultats. Elles ne sont presque jamais techniquement issues de la Hi-fi.
Dans les solutions incorporant des filtres passifs (la majorité des produits “grand public”) , les filtres dits “série” donnent en général de meilleurs résultats que les filtres " parallèle ", car ne mettant pas de composants passifs en série avec les haut-parleurs.
Cela dit, les très gros câbles ont quand même un atout majeur : il est particulièrement difficile de se pendre avec…


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