Revenons sur le fonctionnement des amplificateurs Art of State du fabricant hongrois Etalon.
Nous avions de prime abord été déroutés par la faible puissance du modèle L’Amp. Après étude du mode de fonctionnement, il s’avère que notre interprétation habituelle de la puissance d’un amplificateur n’est pas adaptable à ce produit, et plus généralement aux produits de la gamme Art of State (CurrentA, L’Amp, FinAle).
Les sources et a fortiori les amplificateurs de cette gamme fonctionnent en courant, et non en tension, là ou des amplificateurs classiques module une tension.
L’interfaçage avec les enceintes se fait dans le cas des autres productions actuelles en tension, là où un haut-parleur a besoin de courant pour fonctionner. S’en suit donc une “conversion courant vers tension” virtuelle à l’intérieur de l’enceinte.
Etalon FinAle, “puissance” de 90 Watts en sortie
Comme l’indique le fabricant Etalon, tout ce passerait bien si l’enceinte drivée présentait une impédance linéaire, ce qui n’est jamais le cas. Son impédance fluctue en fonction de la fréquence restituée, ce qu’on appelle la “courbe de consommation”.
courbe de consommation enceinte
Courbe de consommation d’une Sonus Faber Liuto Monitor (source Stéréo Prestige & Image)
L’amplificateur ne délivre donc pas un courant linéaire (à cause de l’impédance torturée d’une enceinte) sur toute la plage de fréquence, et si sa “puissance relative” ou son alimentation ne sont pas conçus dans les règles de l’art, il peut s’en suivre une déformation du signal audio, avec à la clé un son “mal proportionné” d’un point de vue fréquentiel.
Le concept Art of State est d’avoir des amplificateurs qui délivrent du courant, et des enceintes qui en acceptent. Les sources elles aussi peuvent fonctionne en courant, ce qui permet de s’affranchir totalement de la notion d’impédance des appareils/enceinte, de tout déphasage, et de tout déséquilibre.
Etalon propose néanmoins des produits plus “classiques” sur lesquels nous reviendrons prochainement.