Chroniques de Cannes 2009, jour 12 : Avis de grand calme ?

24 mai 2009


Inconnues du grand public, Esmeralda et sa mère Pascaline, hantent pourtant le Festival de Cannes depuis vingt-cinq ans. Surnommées les panthères au regard de leur inusable tenue tachetée, elles sont de toutes les soirées, de toutes les fêtes. Leur diagnostic de cette 62ème édition est sans appel, jugeant en bonnes professionnelles que le festival était « plus calme que d’habitude ». Pas de pyramide d’un jour construite en une nuit comme ce fut le cas pour Da Vinci Code, pas de délire publicitaire mais des fêtes sages et peu enclines à faire pâmer la jet set.

Cette impression de calme se retrouve également dans une sélection de bonne tenue mais qui n’a pas réservé de découvertes majeures. Abstraction faîte de nos deux provocateurs récidivistes, Lars Von Trier et Gaspard Noé, les grand maîtres ont sagement joué leur partition. Almodovar, Bellochio, Suleiman, To et Tarantino offrent une déclinaison de leur talent avec une certaine retenue, un savoir-faire de bonne facture mais que Cannes se contente d’exposer sans prendre le risque de la nouveauté. Haneke, Resnais et Loach sont peut-être ceux qui se sont le plus aventurés vers une nouvelle forme, offrant un vrai rebond à leurs longues carrières. On peut cependant compter sur quelques fortes personnalités du jury cannois, comme Asia Argento ou Isabelle Huppert, pour déjouer le versant classique de la sélection en privilégiant des œuvres plus audacieuses, mais pas forcément réussies, imaginées par Brillante Mendoza ou Tsaï Ming-Liang qui nous offre avec Visage une fresque trop stylisée pour être honnête et qui se complait dans un interminable hommage à la Nouvelle Vague.

Du côté de la Quinzaine des Réalisateurs, la présence des comédies est particulièrement significative. A retenir la bonne surprise flamande avec La Merditude des choses, le documentaire déviant de Luc Moullet, La Terre de la folie et notre première comédie française potache, Les Beaux gosses. On regrettera cependant que la Quinzaine des Réalisateurs traîne derrière elle une série de « petits » films à grandes ambitions, scories cinématographiques qui auront du mal à trouver le chemin des salles comme Karaoké ou encore Carcasses. Rendez-vous est pris en mai 2010 pour cet incontournable radiographie du cinéma mondial.


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