Acoustique et Décoration: Des frères ennemis? Part 2: Considérations pratiques.

1 août 2006


Résumé du chapitre précédent:
Les architectes d'intérieur et les ingénieurs en acoustique ont en commun la volonté de promouvoir leur savoir-faire, en se souciant peu des critères de l'autre. Certains adoptent même des postures "intégristes" qui ne pourront s'exercer qu'à votre détriment.
Pour ramener un peu de bon sens et obtenir un résultat correspondant à ce que vous attendez, vous devez:

Comprendre les impératifs qui peuvent dicter leur choix Vous faire entendre, et surtout vous faire comprendre   Vous forger, au fil des dialogues et réunions, une idée précise de ce que vous voulez

Après tout, c'est vous qui vivez chez vous…

1° LES IMPERATIFS D'UNE PIECE DE VIE
On les connaît plus ou moins intuitivement, puisqu'on y a déjà vécu depuis longtemps. Mais on n'a pas toujours vécu avec un Home Cinéma dans son living-room.
Dans une pièce de vie, il faut faire la liste totale des activités que l'on souhaite y pratiquer, et définir les implications en termes de mobilier, par exemple:

Manger = table + chaises Prendre l'apéro = table basse + fauteuils et/ou canapé Jouer aux cartes = petite table haute + chaise Regarder la télé = téléviseur (non, pas Home Cinéma, çà n'a rien à voir!) + fauteuils et/ou canapé  Ecouter de la musique enregistrée = Chaîne 2 canaux ou système multicanaux  Aller au cinéma = écran de projection, projecteur et système multicanaux.

Cette liste n'est évidemment pas exhaustive, et de même certains éléments peuvent en être supprimés selon les habitudes de vie de chacun.
Mais c'est déjà un point de départ, avant de définir une décoration ou une acoustique. A la surface prise par le mobilier s'ajoute celle occupée par les accès aux différents endroits de la pièce.
Il faut considérer qu'un passage fréquemment utilisé ne doit jamais faire moins de 80 cm de large et qu'un accès occasionnel, ne doit pas descendre en dessous de 50 cm, si tout le monde est "svelte" dans la famille.

A propos de famille, il ne faut pas oublier la concertation, même si elle passe par réserver une place pour le vase offert par votre belle-mère.

WAF, quand tu nous tiens!

Et on se retrouve ainsi avoir besoin d'une surface double de celle disponible…

2° COMMENT FAIRE?
Comme toujours, il n'existe pas de recette-miracle, et comme toujours les démarches les plus pertinentes sont aussi les plus coûteuses.
Une bonne solution consiste évidemment à faire appel à un professionnel. Dilemme: Un ingénieur en acoustique ou un architecte d'intérieur?

Pour avancer, à ce stade, il faut aller soi-même aller le plus loin possible dans la démarche qui consiste à poser précisément les problèmes, sans leur apporter de solution irréversible.

En principe, un architecte d'intérieur, un acousticien, ou encore un intégrateur de Home Theater, s'ils sont compétents, doivent par expérience apporter des solutions ingénieuses à partir du moment où les contraintes sont clairement exposées.
Alternativement, si les contraintes sont trop incompatibles et rendent l'installation/aménagement/décoration impossible, ils doivent être capables de dire pourquoi et exactement où se trouve la limite.

Aux contraintes exprimées doivent s'ajouter d'autres, qui sont communes à toutes les situations:

Les passages pour la circulation Les éclairements pour la vidéo  Les éclairements en l'absence de projection pour les pièces de vie  Les angles de vision de l'écran  Les rangements et leur accessibilité

De ces contraintes on peut faire une analogie avec les contrats d'assurances: ceux-ci comportent des clauses générales, communes, et des clauses particulières, adaptées à la situation.
Un bon professionnel nécessairement:

1) Connaît les contraintes générales et les intègre dans ses solutions.
2) Sait écouter et comprendre les contraintes particulières, et s'y adapte.

En fait cette aptitude à écouter est l'une des principales différences entre les bons professionnels et les moins bons. Si vous y avez recours, sachez d'abord les évaluer. Dans un deuxième temps, sachez discuter leur projet sur des bases de simple bon-sens, sans jamais leur rappeler les critères définis par "l'autre intervenant": L'acoustique doit être constamment rappelée au décorateur, la décoration à l'acousticien.

3° DIY
Ca, c'est vraiment une planche savonnée en matière d'acoustique!
Autant en matière de déco, un certain goût, un peu de bon sens et une concertation avec les autres membres de la famille, voire des conseils inspirés de revues de déco, peuvent faire l'affaire, autant en matière d'acoustique les idées reçues sont souvent fausses, ou même des contrevérités.


On ne s'improvise pas ingénieur en acoustique (je ne crois pas d'ailleurs qu'on puisse s'improviser ingénieur en quoi que ce soit, ou alors çà se saurait…), et il est hors de portée de l'utilisateur non professionnel de concevoir lui-même l'acoustique d'une pièce.

Cependant, ce n'est pas toujours nécessaire. Plusieurs démarches peuvent aboutir à un résultat satisfaisant, sans engloutir votre budget Home Theater et Décoration dans des honoraires à 5 chiffres de bureaux d'études. Gardez cependant à l'esprit que dans cette perspective, le but n'est qu'une acoustique acceptable, non une acoustique "idéale" comme dans un studio d'enregistrement, par exemple.

Ces démarches demandent évidemment une certaine rigueur, et seront exposées dans le prochain article.

RENDEZ-VOUS AU N°3

Lire aussi:
Acoustique et Décoration : Des frère enemis? Part1

Par Patrice Congard, responsable intégration de Anagram-Acoustics


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