Festival de Cannes 2011 : Prises de risques

20 mai 2011


Même s’il reste encore cinq films à découvrir en compétition on peut déjà souligner que la plupart des réalisateurs présents à Cannes n’auront pas manqué d’audace.

Dès la séance d’ouverture, Woody Allen avait pris le risque de bousculer un récit au présent en plongeant son personnage dans une faille spatio-temporelle. Nanni Moretti a fait le pari d’une comédie religieuse tout en refusant l’anticléricalisme au profit d’une vision humaniste du Vatican. Les réalisateurs Lars Von Trier et Terence Malick ont joué gros. Ils ont fait vaciller leurs habitudes et imposé une dimension métaphysique à deux films excessifs mais passionnants.

Bande annonce La Piel que habito

Avec La Piel que habito (littéralement La peau que j’habite), Pedro Almodovar prend également le risque de déstabiliser ses spectateurs les plus assidus. Délaissant sa gouaille baroque, il déplace sa réflexion sur la passion amoureuse du côté de la pathologie. Un chirurgien (Antonio Banderas, inquiétant comme une figure hitchcockienne) mène d’étranges recherches sur une peau artificielle expérimentée sur une magnifique jeune femme (Elena Anaya, promise à un bel avenir d’égérie du maître espagnol). Adapté d’un roman policier de Thierry Jonquet, La Piel que habito contient une infinité de chausse-trappes, de raccourcis et d’ellipses propres à semer le trouble. Aux confins du fantastique et de l’horreur, c’est un bel hommage aux Yeux sans visage de Georges Franju, une œuvre au noir superbement mise en image malgré une certaine froideur.

Extrait l’Exercice de l’Etat

A Un certain regard, d’autres réalisateurs ont été moins aventureux : L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller traîne en longueur malgré la belle prestation d’Olivier Gourmet en ministre opportuniste tandis que dans The day he arrives, Hong Sangsoo poursuit ses déambulations amoureuses et alcooliques avec une légère paresse non dénuée de charme.


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