Festival de Cannes 2011 : des enfants de cinéma

15 mai 2011


Au sortir de la projection du Gamin au vélo des frères Dardenne, on se dit que les enfants sont très présents dans les premières propositions cannoises.

Difficile après seulement cinq jours de projections d’en conclure qu’il s’agit d’une tendance de fond. Le monde tel qu’il est dépeint par les cinéastes semble en tout cas bien peu accueillant pour les enfants.

A la Quinzaine des Réalisateurs, la famille vosgienne décrite par Rolland Edzard dans La Fin du silence ressemble à une meute guerrière, rejetant l’un des siens avec une grande violence. En sélection officielle, Polisse relate les sévices sexuels subis par de tout petits enfants alors que, dans Les Neiges du Kilimandjaro (Un certain regard), Guédiguian prend sous son aile les gamins abandonnés d’un quartier défavorisé de Marseille. A la Semaine de la Critique, au petit cancéreux de Donzelli a succédé une petite fille sans père qui s’efforce d’arracher un sourire à un camionneur taiseux (Acacias, film chilien de Pablo Giorgelli).

Le vélo

Retour aux Dardenne. Après Le fils (2002) et L’enfant (2005), voici donc Le gamin au vélo, une histoire âpre et sensible autour d’un refus de paternité. Fugueur invétéré, Cyril veut retrouver son père (Jérémie Renier, l’apprenti tourmenté de La Promesse devenu adulte) et son vélo, miraculeusement retrouvé par une coiffeuse célibataire (Cécile de France, tout en justesse). Il n’en faut pas plus pour transformer cette quête paternelle en un suspens haletant, un condensé d’émotion retenue. Pour cette sobriété, cette confiance dans leur cinéma, les réalisateurs belges méritent d’être présents au palmarès.


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