Festival de Cannes 2010 : J5, un petit Woody Allen et un grand Mike Leigh

16 mai 2010


Avec son casting de rêve (Antonio Banderas, Josh Brolin, Anthony Hopskins et Naomi Watts), Woody Allen avait la possibilité de nous enchanter avec sa digression sur la famille anglaise.

De belles jeunes femmes, des bons mots, un brin de malice et de psychologie (voire de parapsychologie), tout était réuni pour que la farandole de You Will Meet a Tall Dark Stranger (Hors Compétition) s’ébroue avec grâce et délices. Las ! La fabrique semble désormais tourner à vide, dessinant les contours glacés d’une comédie au final très formatée, un faire-valoir pour stars internationales, comme un paresseux recyclage de ses films des dix dernières années. Pas de quoi bouder le film, le maître new-yorkais n’a pas complètement perdu la main. Un Woody Allen, même mineur, n’est jamais un naufrage cinématographique.

Woody Allen

A l’opposé, Mike Leigh se base sur un casting et un scénario beaucoup plus discrets. Pas d’effets de manches ni de cartomanciennes destinées à booster l’histoire, juste un récit de vie, déployé sur quatre saisons, celui d’une banale famille londonienne. Another Year (présenté en Compétition officielle) a en effet la simplicité et la linéarité des grands films, de ceux qui peuvent faire basculer une scène de l’émotion à l’humour en une seule phrase, en un seul plan. Mais le film de Mike Leigh n’est pas réservé aux anglophiles qui s’émeuvent dès que chante la bouilloire électrique. Il est universel. Ces anglais qui cultivent leur lopin de terre par tous les temps, qui s’émeuvent d’un fils toujours célibataire ou qui réconfortent une collègue instable, c’est nous, c’est notre quotidien, et pourtant, c’est du cinéma.


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