Comment passer d’une vision naturelle du relief à une reconstruction synthétique du relief ?

La technique stéréoscopique : une histoire ancienne

Notre cerveau— traitant les informations issues de notre œil droit et de notre œil gauche — va nous donner la perception du relief. Il exploite en particulier la disparité rétinienne due à l’écartement de nos deux yeux et, dans ce cas, fonde notre perception du relief sur des effets géométriques. Alors pourquoi ne pas utiliser cette propriété stéréoscopique en prenant deux clichés d’une même scène à l’aide de deux objectifs espacés tout comme nos yeux de 6,5 cm ? C’est ce qu’on a commencé à faire dès 1840 (quelques années après l’invention du daguerréotype de Louis Daguerre, à partir des travaux de Nicéphore Niepce) : utiliser la technique stéréoscopique pour faire de l’image en relief. L’Exposition universelle de 1851 de Londres a tout de suite montré le potentiel de cette technique qui fut très prisée par la bourgeoisie de l’époque. La reproduction du relief à l’aide de photos stéréoscopiques est ainsi une chose maîtrisée depuis fort longtemps.

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Issu d’une collection privée, voici un superbe appareil photo pour la réalisation de clichés en relief. Il date des années 1920 et a permis la réalisation de photos durant l’exposition coloniale internationale de Paris en 1931.

Comment visualiser des images en relief ?

Pour permettre la visualisation de documents en relief, il faut que chaque œil ne puisse voir que la photo qui lui est destinée. Il est donc nécessaire d’opérer une séparation. Le premier appareil rudimentaire utilisé sous le second empire s’appelait un «mexicain» : un manche en bois avec à une extrémité un système pour fixer les deux photos collées sur un carton, et à l’autre extrémité un « masque » en bois équipé de deux lentilles et qu’il suffisait de plaquer contre le visage. Avec l’apparition de la photographie sur plaque de verre, on a pu proposer des petites visionneuses équipées de deux objectifs et recevant une seule plaque rétro-éclairée par la lumière du jour au travers d’un verre dépoli. On a conçu aussi des visionneuses recevant des magasins (parties de l’appareil photographique où se placent les plaques ou les pellicules) qui par le biais d’un ingénieux mécanisme permettait de changer automatiquement de vue : c’était un peu l’ancêtre du projecteur de diapositives.

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Petite visionneuse stéréoscopique avec chargement manuel des plaques sur le côté de l’appareil.

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Issu d’une collection privée, un stéréoscope Gaumont des années 1920. Sur la photo de gauche on peut voir l’ouverture du compartiment recevant un magasin de 20 plaques avec en-dessous le curseur permettant de suivre le défilement des photos que l’on actionne à l’aide d’une manivelle se trouvant à droite de l’appareil.


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