Chroniques de Cannes 2009, jour 5 : La prison plutôt que Woodstock

17 mai 2009


Premier film français de la compétition officielle, Un prophète de Jacques Audiard, a unanimement enthousiasmé les festivaliers. Avec un générique discret, ayant pour seul acteur connu l’excellent Nils Arestrup, il déroule son histoire carcérale avec une froide sobriété, sans esbroufe, laissant du temps au temps, celui de la prison étant par définition hors de la vie réelle. Audiard confirme qu’il est un excellent directeur d’acteurs et impose le visage d’un quasi inconnu, Tahar Rahim, grande révélation de ce début de festival, qui impose un jeu physique, tout en retenue, mais par ailleurs vraiment volcanique.

Grosse déception par contre pour Taking Woodstock d’Ang Lee, fresque insipide retraçant à gros traits l’histoire d’un motel délabré devenu l’épicentre d’un festival pour hippies. On était prêt à se laisser aller à parcourir l’album souvenir de la tonifiante folie de la fin des sixties, mais, une fois que l’hélicoptère s’est posé sur la pelouse défraîchie du Motel délivrant son staff empressé, l’affaire est attendue. La « succes story » est alors sans surprise, fade, et, comble de l’horreur, avare en musique !

Après cette séance gâchée, trois fêtes se faisaient concurrence, les organisateurs faisant alors abstraction des sujets traités pour convoquer les festivaliers dans leurs villas respectives : « soirée Jaffa » ou soirée carcérale avec la « fête du prophète » ? On pouvait se rabattre sur la fête de l’ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) qui fêtait ses quinze ans. Que l’on ne méprenne pas sur l’intitulé de la « soirée ACID », très bon enfant et qui pour seule gourmandise proposait une montagne de fraises Tagada. En attendant, ce soir Johnny Hallyday confirme qu’il est le « Chef » du jour. On y revient demain.


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