Un groupe de chercheurs vient de ressusciter un enregistrement audio datant de 1860, soit 17 ans avant l’invention du phonographe de Thomas Edison. Cet enregistrement, un “phonautographe” réalisé le 9 avril 1860 par Édouard-Léon Scott de Martinville, n’a pas laissé de traces dans l’histoire parce qu’il était impossible de le lire… jusqu’à aujourd’hui.
Tout à commencé en décembre dernier lorsque Patrick Feaster et David Giovannoni, deux historiens de l’association First Sounds, découvrirent à Institut National de la Propriété Industrielle de mystérieux enregistrements réalisés sur du papier noirci à la fumée. Grâce à l’aide de scientifiques de l’université de Berkeley (Earl Cornell et Carl Haber) et à l’informatique, il fût possible d’en tirer un son audible. Explications.
Le phonautographe est un appareil chargé de transformer les vibrations sonores en ondes visibles, sur un rouleau de papier recouvert de suie, et grâce à une aiguille. Il fonctionne sensiblement de la même manière que le phonographe d’Edison, à la différence qu’il est impossible de réécouter les enregistrements. Les rouleaux découverts par Giovannoni ont été scannés à très haute résolution, les ondes sonores misent bout à bout et décryptés par ordinateur. Il fallut ensuite diminuer le bruit de fond, et corriger les variations de vitesse d’enregistrement car le cylindre était actionné à la main.
Le résultat est un couplet du célèbre Au Clair de la Lune. La voix est chevrotante et fantomatique, mais on reconnaît sans trop de difficultés la phrase: “Au clair de la lune, Pierrot répondit:”. Un voyage de près de 148 années dans le temps!
:http://www.firstsounds.org/sounds/1860-Scott-Au-Clair-de-la-Lune.mp3