« Pour le Frears de 13 heures à Buñuel, les roses n’espèrent pas rentrer car les pastillés vont prendre toutes les places, alors pour les bleus, les jaunes et les oranges, il ne faut même pas y penser ! ». Ainsi jargonne la presse durant les 12 jours du Festival.
Ce qui dans la vie courante donnerait ceci : « Pour la séance de Tamara Drew de Stephen Frears présenté à la presse dans la salle Buñuel, seuls les journalistes portant une pastille sur leur badge auront accès à la projection, les autres catégories étant priées d’aller voir ailleurs ».
D’autres panneaux laissent songeurs quant à la complexité de la répartition des places : « Invitation lettre QA à Q », « Bandeau mauve »… Et puis l’affluence dépend des films à l’affiche : entrée immédiate pour Un homme qui crie du Tchadien Mahamat Saleh-Haroun, cohue et mouvement de foule pour Outrage, le nouveau film de Takeshi Kitano, deux œuvres pourtant sélectionnées en compétition officielle.
Quant aux « palmables » (donc les films susceptibles de recevoir la Palme d’or), la critique (à savoir les « pastillés ») décernent ses premiers avis dans le quotidien du Film Français. C’est Another Year de Mike Leigh qui arrive en tête, suivi de Tournée de Mathieu Amalric et de La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier. Mais Ken Loach, Abbas Kiarostami, Xavier Beauvois ou Daniele Luchetti devraient remettre en jeu ce premier tiercé cannois.