L’art de la reproduction vidéo

21 janvier 2004


Part II : L’environnement visuel

Avant d’aborder le calibrage vidéo proprement dit, attardons nous sur ce qui est, sans doute, l’aspect le plus méconnu de la diffusion d’une image parfaite et normalisée : l’environnement visuel en tant qu’élément du système vidéo.

Pourquoi insister sur un paramètre qui, du moins en apparence, n’a aucun rapport direct avec la chaîne vidéo? C’est parce que justement, on peut considérer que celui-ci fait partie intégrante de l’information visuelle qui va parvenir jusqu’à votre œil. On pourrait même se risquer à faire le parallèle avec un ensemble audio où l’environnement et le traitement acoustiques constitueraient là aussi le maillon final du système.

Tout comme son audition, la perception visuelle de l’homme est très relative notamment en ce concerne les couleurs. C’est-à-dire une forte capacité d’adaptation et de compensation pour les sons et les images, mais qui rend impossible toute perception absolue en l’absence de référence, malgré le fait que l’œil humain distingue parfaitement des nuances de couleurs très subtiles entre elles.

Quelle référence ?

Comme expliqué précédemment, le but recherché en vidéo est d’obtenir une balance parfaite entre les composantes Rouges, Vertes et Bleues (RVB) qui constituent l’image et ce, sur toute la dynamique de celle ci (Du "presque noir" jusqu’au blanc en passant par tous les niveaux de gris).

Lorsque vous regardez une émission en noir et blanc sur votre téléviseur couleur c’est toujours une combinaison des trois couleurs primaires, mais à proportions égales, qui s’affiche devant vous, et dont seuls les niveaux d’intensité changent. Une image noir et blanc (grise) étant supposé être parfaitement neutre, toute dominante non désirée, qu’elle soit Rouge, Verte ou Bleue apparaîtra aussitôt. C’est pour cela que le réglage de la température des couleurs est aussi appelée réglage des "niveaux de gris".

La température de couleur

Afin de mesurer et étalonner tout diffuseur d’images, une référence de gris a due être choisie. Celle-ci s’exprime en termes de température de couleurs, en l’occurrence 6500° Kelvin pour la vidéo. Cette température correspond à celle d’un corps noir théorique que l’on ferait chauffer et passerait successivement d’une intensité d’abord rouge puis orange, jaune, blanche (6500°K) pour arriver jusqu’au bleu. Les amateurs d’astronomie connaissent bien ce phénomène, puisqu’il peut être observé sur la couleur des étoiles selon leur activité et donc leur température : du plus froid (rouge) jusqu’au plus chaud (bleu).

Cette température de couleur peut-être traduite en tant que coordonnées sur un graphique appelé CIE 1931. (CIE = Commission Internationale de l’Eclairage).Ce graphique représente tout le spectre de la lumière visible par l’homme et c’est dans celui-ci que s’inscrit la "courbe du corps noir" et plus particulièrement le point qui nous intéresse (D6500).


Le diagramme CIE 1931

L’agencement idéal de la pièce

La télévision n’a jamais été conçue à la base pour être regardée en plein jour. Afin d’éviter tout reflet sur l’écran et d’avoir une lumière ambiante qui ferait trop concurrence avec la dynamique visuelle de l’image, la "pollution lumineuse", expression chère aux astronomes, doit être contrôlée.
Si on excepte le cas de la vidéo projection, et si on respecte une certaine distance de vision par rapport à l’écran, l’aire utilisée représente un faible pourcentage de ce que va percevoir la rétine, c’est la que la fatigue visuelle se produit. En effet, dans une pièce non éclairée l’iris va se dilater pour "capter" le peu lumière produite par le moniteur alors que celle-ci aura un angle de diffusion très réduit. Le noir total n’est donc pas une solution idéale sauf dans le cas de la vidéo projection où l’image occupe la quasi-totalité de l’aire visuelle.

Dans le meilleur des cas, le téléviseur sera placé devant un mur qui pourra lui, être rétro éclairé. Cette solution permet à l’œil d’avoir un autre repère visuel où il pourra se reposer de temps à autre durant le programme. Deux contraintes sont pourtant à respecter dans ce cas.

1- Comme évoqué plus haut, la perception visuelle humaine est dépendante de l’environnement. C’est pourquoi toute couleur vive autour du téléviseur influencera cette perception, créant en quelque sorte une déformation de l’image diffusée. Bien sûr, le gris neutre n’est pas la couleur favorite de votre décorateur d’intérieur ni de votre épouse. C’est pourtant la référence utilisée dans les baies de télécinéma, étant donné que la température de couleur 6500° K est celle utilisée en principe par votre téléviseur.

2- Cette température de couleur doit être également employée pour l’éclairage qui se situe derrière le moniteur pour que cette chaîne ne soit pas brisée. L’intensité de cet éclairage ne doit pas non plus dépasser 10 % du maximum de Blanc produit par l’image vidéo. Certains techniciens vidéo ne travaillent d’ailleurs qu’ avec 5 % seulement. Une mire de test est destinée à cet usage sur le DVD Video Essentials.

L'illustration d’une pièce idéale

Il est évident que l’exemple montré ici s’inscrit dans un "scénario idéal" et tout le monde ne peut pas répondre à ces contraintes pour de multiples raisons. Ce sont pourtant ces contraintes qui sont préconisées par la SMPTE (Society of Motion Picture and Television Engineers) pour tout travail sur la vidéo. Personne se s’étonnera alors du manque d’informations communiquées au grand public lorsqu’on se rend compte du nombre de conditions requises pour afficher une image vidéo de qualité.

Lire aussi :
-L'art de la reproduction vidéo Part One

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