Les vidéoprojecteurs

Les doubleurs

Plus vous agrandissez une image, la trame, c'est-à-dire les lignes, apparaissent. Ce qui choque le plus, lorsque l'on se trouve devant un vidéoprojecteur tritube normal pour la première fois, est le fait de voir apparaître les lignes qui constituent l'image. Il ne faut pas oublier que l'on se situe à deux ou trois mètres d'une image de deux mètres cinquante de base : toutes proportions gardées, si l'on s'approche d'un téléviseur à moins de 50 centimètres, les lignes en apparaissent tout autant.

En faisant un bref historique, il apparaît que la vidéoprojection a été jusqu'à présent un produit professionnel destiné à d'immenses salles, ou le premier rang se situe à cinq ou six mètres de l'image. Les sources diffusées provenaient pour leurs part de magnétoscopes tout aussi professionnels, au standard Bêta qui possède une définition bien supérieure aux formats grands publics (même au DVD).

Dans ces conditions fondamentalement dissemblables, il est bien évident que les lignes qui constituent l'image soient visibles. Pourtant, si l'on s'en tient aux recommandations des constructeurs, il convient de se tenir à une distance au moins égale à trois fois la base de l'image, ce qui fait 7.5 mètres de recul pour une image de 2.5 mètre de base. Comme, de plus, il est recommandé de ne pas installer son canapé à-même le mur du fond - car il faut pouvoir placer les enceintes arrière - il faudrait dans l'absolu un salon mesurant au moins 9 à 10 mètres de longueur. A cette distance, on ne voit évidemment pas les lignes, mais un salon aussi spacieux n'est pas chose courante…

Le doubleur de lignes apporte une solution à ce problème. Cet appareil qui s'interpose entre le projecteur et les différentes sources (DVD, Magnétoscope…) va entièrement numériser l'image et en doubler les caractéristiques physiques. Si l'on double la définition, on obtient deux fois plus de lignes et deux fois plus de points par lignes. De 525 lignes en NTSC on passe à 1050 et de 625 en Pal, on passe à 1250 lignes, ceci pour une image de même taille.

Les résultats en sont impressionnants : il devient possible d'observer une image de deux mètres de base à moins d'un mètre sans y voir la moindre trame. L'opération de numérisation et de traitement de l'image nécessite une puissance de calcul considérable pour pouvoir obtenir une image de qualité. Les prix des doubleurs de lignes furent donc longtemps aussi, voire plus, élevés que ceux des vidéo-projecteurs en eux-même. Depuis peu cependant, il est possible de trouver des doubleurs de lignes directement intégrés dans les vidéoprojecteurs. L'élargissement du marché aidant, leurs prix a littéralement été divisé par 10 ou 15 et ils ne constituent maintenant que 10 à 15% du prix d'un vidéoprojecteur.

Dans la même logique, il existe des quadrupleurs de lignes qui, comme le nom l'indique, quadruplent la définition de l'image. Ces appareils sont cependant rarement utiles dans une installation grand public et coûtent encore aujourd'hui une véritable fortune.

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