Esoteric P-02 et D-02 : transport CD/SACD et convertisseur, ou la folie des Japonais

26 octobre 2011


Esoteric, fabricant japonais filiale de Teac, conçoit et réalise tous types d’électroniques mais se distingue notamment par ses systèmes de lecture.

Le couple transport CD/SACD P-02 et le convertisseur D-02 présente une conception radicalement différente de ce que fait la concurrence. Un parcours attentif de la documentation technique nous apprend que ces deux électroniques marquent un nouveau pas dans la restitution musicale. Le CD, délaissé au profit de la musique dématérialisée, semble avoir encore de beaux jours devant lui, sans parler du format SACD, considéré comme mort-né.

Esoteric P-02

Esoteric D-02

Mécanique de lecture

Le centre du lecteur P-02 est la mécanique VRDS-NEO VMK-3.5-20S, développée et fabriquée par Esoteric. Outre l’utilisation abondante d’acier SS400 entre 10 et 20 mm d’épaisseur, cette mécanique dispose d’un moteur d’entrainement de disque triphasé et spécialement conçu pour fonctionner à haute vitesse.

VRDS-NEO VMK-3.5-20S

L’optimisation de son circuit magnétique (néodyme) permet de réduire les à-coups et irrégularités d’entrainement, ainsi que la fluctuation du courant d’alimentation du moteur qui pourrait perturber les autres circuits, dont les circuits audio. L’exactitude de la rotation et du positionnement est garantie par une charge initiale appliquée au système de rotation du disque.

VRDS-NEO VMK-3.5-20S

Le moteur d’entrainement du chariot de lecture est lui aussi triphasé, et basé sur l’effet Hall (qui régit la polarisation d’une pièce de semi-conducteur soumise à un courant entre deux pôles magnétiques opposés). Des contrôles électroniques sophistiqués vérifient en permanence le bon fonctionnement du dispositif. La structure d’axe coulissante de la tête de lecture empêche l’inclinaison du laser, même lorsque celui-ci est en mouvement.

VRDS-NEO VMK-3.5-20S

Un façon spectaculaire d’acquérir des données, même lorsqu’elles proviennent d’un SACD.

Le châssis et les alimentations

Les deux appareils reposent sur une conception en compartiments séparés et à double étage. L’étude approfondie par ordinateur et en 3D a permit de déterminer la chemin du signal le plus court. Tous les compartiments disposent de parois épaisses de 5 mm d’épaisseur, et sont découplés par 4 pointes (brevet Esoteric N°4075477), afin de réduire les vibrations. Un total de huit alimentations toriques séparées est utilisé pour fournir une énergie propre aux P-02 et D-02.

Esoteric P-02 inside

Horloge et liaison directe sans PPL

Là où une (très) vaste majorité des constructeurs optent pour une synchronisation d’horloge par PPL (Phase Locked Loop, boucle fermée de phase), Esoteric a développé une liaison directe sans PPL basée sur une horloge de 22.5792MHz. La synchronisation entre les deux éléments se fait par une classique connectique Word Sync.

Les circuits d’horloge sont totalement isolés de l’alimentation électrique, de la terre des autres circuits. Baptisés VCXO, ces circuits basés sur des quartz à tension contrôlée fournissent un signal équivalent ou supérieur aux horloges classiques du marché. Les plus fous d’entre nous pourront utiliser une horloge maître 10 MHz, type Rubidium atomique comme sait en faire Antelope.

Conversion numérique/analogique 35-bit

Non, aucune coquille ne s’est glissée dans ce titre. Le D-02 travaille bien son signal en 35-bit. 98% des constructeurs utilisent des convertisseurs 24-bit, certains optent pour du 32-bit (résolution 256 fois plus élevée), et Esoteric a opté pour du 35-bit, pour une résolution 2 048 fois plus élevée que le 24-bit. Concrètement, ce procédé devrait autoriser une plus grande capacité dynamique. Le brevet est en cours d’homologation.

Esoteric D-02 inside

Notez qu’Esoteric a gardé la même philosophie concernant la conversion qu’en 1987: le double-mono, et emploi 16 convertisseurs (8 par canal) d’origine AKM, les AKM4399, que l’on ne retrouve que sur des appareils professionnels (solutions Pro Tools pour studios…).

Liaison numérique à large-bande ES-LINK3

Cette liaison, bien supérieure au SPDIF (optique ou coaxial), permet le transport d’un flux 48-bit/176.4 kHz en se basant sur une double connectique XLR. Le protocole ES-LINK permet en outre de récupérer le flux natif DSD des SACD sans reconversion. Ces deux modèles supportent le “Dual AES 8Fs” (maximum de 24-bit/352.8 kHz) en se basant toujours sur une double connectique XLR.

Le petit plus

Pour les plus fortunés d’entre nous disposant d’une installation multicanal et possédant des SACD encodés en 5.1, il est possible de raccorder trois D-02 à un P-02.

Le prix de ces deux éléments, assurément stratosphérique, n’a pas été communiqué.


Publicité
Tout savoir sur ...
Publicité

© 1999-2024 SENTICOM

CONTACTFICHES PRODUITSRSS