Qui aurait pu prédire que le précédent Festival de Cannes allait attribuer la Palme d’Or à un obscur film thaïlandais peuplé de fantômes ?
Et que Des hommes et des dieux, Grand Prix du Jury, allait attirer plus de 3 millions de spectateurs ? Ainsi va Cannes, imprévisible, toujours prompt à donner une nouvelle grille de lecture du cinéma mondial. L’édition 2011 alterne une fois encore les grands maîtres (Woody Allen, Pedro Almodovar, Nanni Moretti, Lars von Trier les frères Dardenne) avec les étoiles montantes de l’Art et essai, sans oublier quelques grosses machines hollywoodiennes indispensables pour que le Festival conserve son statut de leader.
Le film le plus attendu est sans conteste The Tree of life de Terence Malick, espéré en 2010, courtisé par les festivals de Venise et de Berlin pour se retrouver de nouveau à Cannes. Autre forte attente, cette fois hors compétition, La Conquête de Xavier Durringer, fiction relatant l’ascension de Nicolas Sarkozy avec Denis Podalydès dans le rôle principal. Au rayon des curiosités, signalons un documentaire édifiant sur le Larzac de Christian Rouad et un film d’animation de l’énigmatique Eric Khoo.
Cette édition confirme la vitalité du cinéma français et asiatique ainsi qu’une petite poussée italienne tout en enregistrant un léger recul de l’Amérique latine pourtant prolixe ces dernières années. A charge pour Robert de Niro, Président du jury 2011, de mettre un peu d’ordre dans cette vaste proposition.
Et Cannes ne serait pas Cannes sans le supplément d’âme belge qui aura lieu cette année du côté de la Semaine Internationale de la Critique avec les nouveaux films forcément décalés de Bouli Lanners et d’Abel et Gordon. Que la fête commence !